Ma petite vie ici était de plus en plus compliquée. Je ne savais plus vraiment où j’en étais et autant dire que ça ne s’arrangeait pas au fur et à mesure que cela passait. Mais peu importe, le principal, c’est d’être en vie et de faire ce qui me plait, c’est-à-dire mon métier. Pourquoi être devenu infirmier ? Tout simplement parce que j’avait admiré toutes ses infirmières qui s’étaient occupées de moi durant mon séjour de 4 ans à l’hôpital. Je n’avais pas vécu 4 ans au sein d’un service hospitalier, non pas du tout, mais la maladie m’avait fait venir un nombre de fois assez impressionnant. Le cancer m’avait forgé et avait fait l’homme que je suis devenu. Vous l’aurez-donc compris, avant de travailler au sein du service hospitalier, j’avais été un patient. C’est peut être pour cette raison que je suis plus proche des patients que certains de mes confrères.

Mais ma nouvelle vie à Seattle n’avait pas si bien commencé. J’avais fait la rencontre d’un titulaire avant même d’être passé par le bureau du chef pour dire que j’étais bien arrivé et que j’étais prêt à prendre du service. Ce chirurgien m’avait plu dès le premier regard posé sur lui. Mais comme si le destin en avait décidé autrement, il avait fallu que j’ai un accident avec lui. Une dispute des plus vives mais qui avait tout de même permis un premier contact. Contact qui avait rendu ce jeune homme des plus mignon froid et distant avec moi. C’était comme ça, on ne choisissait pas toujours de quelle manière on rencontre quelqu’un et puis qui sait, notre relation ne serait pas si difficile. En attendant, il m’obsédait sans même que je puisse dire pourquoi.

Il avait fallu qu’un jour je fasse parti du personnel d’une de ses opérations pour avoir un deuxième contact avec lui. J’avais décidé de le séduire, de lui montrer que je n’étais pas qu’un petit con qui avait amoché sa voiture et qui lui avait gueulé dessus. De cette deuxième rencontre, avait suivi un moment de pur plaisir dans l’ascenseur de l’hôpital. J’avais voulu lui montrer que je pouvais lui faire ressentir autre chose que de la haine. J’avais été un mec plus déterminé que jamais et j’avais réussi à le faire flancher. Nous avions donc partagé quelque chose de fort, découvrant l’intimité de l’un et l’autre. C’était surement que sexuel mais je n’avais pu freiner cette envie de l’embrasser, de le toucher et de le séduire. Une mauvaise idée ? Je ne le sais pas encore, mais j’assume totalement.

Depuis ce moment plus que torride, je ne l’avais pas vraiment revu et je dois dire que ça me faisait du mal. Mais j’avançais comme je pouvais et c’est pour cette raison que je m’étais plongé dans le boulot encore plus. J’enchainais les gardes à une vitesse faramineuse et je dois dire que je ne ressentais même pas la fatigue. J’étais juste bien dans cette environnement, voulant être là pour mes patients et rien de plus. J’espérais adresser la parole à Nikola prochainement mais en attendant, je faisais ce qu’il y a de mieux. Encore aujourd’hui, j’avais du être là pour quelques opérations mais aussi des petits gestes simples mais qui paraissaient énormes pour les personnes que j’accompagnais. Je ne voulais changer de métier pour rien au monde.

Ce soir avait été quelque peu mouvementé et j’avais besoin de me rafraichir un peu. La nuit était déjà bien avancée mais cela ne voulait pas dire que le travail était moins rude. Bien au contraire, les urgences étaient parfois débordées à cause des petits bobos qui nécessitaient des points de sutures ou autre. J’avais relégué le travail à une collègue le temps de prendre 10 minutes pour aller aux toilettes me passer de l’eau sur le visage. J’avais la joie de vivre et la pêche malgré l’heure. J’entras dans les toilettes sans vraiment faire attention si il y avait quelqu’un. Je vis une petite fille agenouillée au sol en train de nettoyer le sol. Elle avait l’air d’avoir saigné et c’est pour cette raison que je me dirigea rapidement vers elle espérant qu’elle n’avait…

« - Coucou, mais qu’est-ce que tu fais ici à cette heure-là ? Tu ne t’ai pas fait mal ? »

J’avais entendu qu’elle s’était cognée la tête et c’est pour cette raison que je posa ma main sur son crâne pour voir de plus près. Je ne voulais pas l’effrayer, juste voir si elle n’était pas ouverte et si il y avait une bosse. En tout cas, elle n’avait pas à avoir peur. Elle avait l’air assez jeune et je me demandais pourquoi elle était debout ici aussi tard. Je lui avais posé la question, espérons qu’elle me réponde. Mais il fallait tout de même qu’elle retourne se coucher. Elle n’a rien à faire ici…