Il est cinq heures, paris s'éveille …

Paris. Elle fut tour à tour martyre, reine, muse et modèle. Pour tout artiste, elle est l'endroit le plus apprécié au monde. De Baudelaire à Balzac en passant par Zola et Hugo ; la littérature lui a rendu hommage à mainte reprise. Ville de lumière où tous les rêves sont permis, ville historique au passé tumultueux. Tour à tour, détruite et reconstruite, adulée et détestée, outragée et brisée, martyrisée et libérée … Elle est la grâce des vieilles villes et le dynamisme des nouvelles. On la dénigre, on la hait mais tous, au fond, on eut, un jour, l'envie d'y aller. Capitale du luxe, de l'élégance, de la mode ; les plus grands couturiers de tous les temps ont frôlé ses pavés. Ville de savoir et de culture, ici est née Hélène Carter. Fille de deux célèbres médecins, elle eut l'enfance dont tous les enfants rêvent. Adulée par ses parents, admirée par leurs collègues, dans son sillon naissaient les sourires. Enfant unique, elle ne manqua jamais de rien. Les jours passèrent, les années défilèrent, l'enfant prodige se révéla. Vouée à faire des études de médecine, elle décida de se lancer dans des études scientifiques. Sa mère fut la préceptrice de son destin pour la médecine. Hélène se contentait d'hocher la tête pour lui faire plaisir. Jamais elle ne s'était intéressée à d'autres métiers que celui-là, comment pourrait-elle savoir ce qui lui plait ? Son père ne disait rien mais il n'en pensait pas moins. Lui aussi avait été obligé de suivre un chemin qui n'était pas le sien. Il aurait préféré que sa fille fasse ce qui lui plaise mais il n'osait parler si ouvertement devant sa femme. Hélène passa son bac avec une mention plus qu'honorable et intégra la plus prestigieuse faculté de médecine parisienne …

Les uns contre les autres

La faculté de médecine est brutale. Hélène ne trouve pas ses repères. Sa nature douce et naïve n'est pas faite pour ce milieu. La tension règne et l'atmosphère de compétition pèse sur le morale de la jeune fille. Pourtant, elle n'abandonne pas. Le sourire de sa mère lui donne envie de continuer pour qu'elle soit fière d'elle. Elle se fait beaucoup d'ami mais elle craint d'un jour se réveiller avec un couteau dans le dos. Elle leur parle peu mais, pourtant, les passions se déchainent. La beauté de la jeune fille lui vaut le regard admirateur de ses camarades tandis qu'elle ne demande rien. Elle refuse de tomber amoureuse ou de se laisser séduire. Elle se concentre sur ses études. Très vite sa réputation de jeune fille timide et discrète laisse place aux paris. Qui sera prendre dans ses filets l'inaccessible Hélène ? Personne, jusqu'à ce qu'elle entre en deuxième année.

L'amour, quel perfide et magnifique sentiment. Hélène y a succombé. Un mois plus tard, elle lui avait avoué son amour. Un an plus tard, il lui avait passé la bague au doigt. Deux ans plus tard, elle déposait des fleurs sur sa tombe. Tragique accident qui a emporté celui avec qui elle rêvait de fonder un foyer. Elle n'a pourtant rien abandonnée et a continué de travailler dur. Sa mère ne cessait de lui répéter qu'elle devait travailler pour oublier comme certain buvait pour ne plus se souvenir. Ce fut lors de sa cinquième année qu'Hélène commença à Les entendre. Elle n'y prêtait pas attention, se répétant que ces voix étaient dues à la fatigue. Plus elle tentait de les faire taire et plus elles redoublaient. L'année se déroula dans le chagrin et plus le temps passait, plus elle accomplissait des choses qu'elle n'aurait jamais songé à faire avant. Comme poussée par ses voix, elle faisait ce qu'elle ne devait pas faire. Elle refusait d'admettre qu'elle était malade et continuait de vivre en convaincant ses proches que tout allait bien. Mais tout bascula le jour tragique où son père décela la vérité, un mois avant son entrée en tant qu'interne.

Requiem pour un fou

Elle pleurait, seule, enfermée dans sa chambre. Tenant sa tête entre ses mains, elle suppliait. Elle leurs demandait de se taire, de la laisser réfléchir seulement un moment. Mais elles n'écoutaient pas … Son père entra dans la chambre paniqué et enlaça sa fille doucement. Il la garda ainsi, au creux de ses bras lui parlant doucement. Elle continuait à pleurer.
- Elles ne veulent pas me laisser, souffla-t-elle. Dis-leur de partir, s'il te plait.
Il resserra son étreinte avant de lui demander de qui elle parlait.
- Dans ma tête. Elles sont dans ma tête. Elles me veulent du mal, papa. Je les entends ! Elle me dise que je vais mourir.
Une larme glissa sur la joue du père. Il déposa un furtif baiser sur le front de sa fille en lui murmurant que tout allait bien se passer. La mère entra à son tour criant sur sa fille de n'être qu'une fainéante qui ne pouvait même pas endurer la formation de médecin. Le père tenta de lui expliquer qu'elle était malade et qu'elle ne pouvait pas continuer comme ça mais elle refusa d'en entendre plus. Elle attrapa sa fille par le bras et l'obligea à s'asseoir devant son bureau. Elle ne cessait de crier et de lui dire qu'elle devait apprendre plus. Hélène se laissa faire sans cesser de pleurer mouillant ses fiches de révision de larmes salées. Exaspéré le père saisit le téléphone avant d'appeler un numéro d'urgence.
- Si tu fais ça, sa carrière est foutu, le prévint la mère.
- Et si je ne le fais pas, c'est sa vie qui est foutu, rétorqua le père.
L'ambulance ne tarda pas et Hélène y monta lançant un dernier regard à sa mère restée sur le palier. Son père lui tenait la main. Elle passa une dizaine de jours à l'hôpital avant que ne tombe le verdict. Hélène était atteinte de psychose hallucinatoire. Elle embarqua alors pour le premier vol en direction des Etats-Unis avant d'intégrer un hôpital psychiatrique. Son père demanda le divorce et resta auprès d'elle tout au long de sa convalescence, culpabilisant de ne pas l'avoir aidée plus tôt.

Les résultats ne satisfirent pas le père et, pourtant, il était indéniable qu'il y avait du progrès. La psychose d'Hélène devint moins forte quoi que toujours présente. Des crises aiguës d'hallucination survenaient et Hélène était alors confinée dans une petite chambre afin de ne pas se blesser. S'en suivait des périodes de calme où les voix disparaissaient presque. Le fut suivi par des psychiatres qui l'aidaient à mieux gérer les moments délirants. Mais un an plus tard, la vie lui réserva un nouveau mauvais tour …

Je suis malade

Un an passa. Les progrès étaient au rendez-vous bien qu'incomplet. Malheureusement, le confinement dans un hôpital psychiatrique faillit être fatal à Hélène. Ne pas bouger, ne rien se casser … Ce fut lors d'une sortie commune que la jeune fille se fractura la cheville en ne faisant que trébucher. Interloqué les médecins firent quelques examens supplémentaires. Examens qui révélèrent un myélome ; cancer de la moelle osseuse en quelque sorte. Hélène quitte donc l'hôpital psychiatrique pour l'hôpital de Seattle. Il reste encore de nombreux examens à faire pour estimer le stade ainsi que les traitements envisagés. Espérons seulement que le personnel est compétent !

Instant RPG facultatif mais conseillé.
Obligatoire pour les PV !
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