Ce n'est pas possible de juste signer ? [Pv Emma]

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« - Tu peux me redire comment tu t’es fait ça Alison ?
- Est-ce que vous êtes atteint d’une surdité ou une maladie grave, quelque chose du genre… vieillesse avant l’âge et vous devez faire répéter à tout le monde ?
- Non Alison, et ne te moque pas des personnes âgées, tu verras quand tu seras vieille, le médecin fut coupé dans son discours par un reniflement moqueur de la brune, je veux être sûre d’avoir bien compris tout ce qui s’est passé.
- Ah ! Je vois ! Vous n’êtes pas sourd. Vous avez le cerveau lent ! Ce n’est pas gênant pour être médecin ? Personnellement, je n’aimerais pas avoir un médecin qui a des difficultés pour réfléchir mais bon, il ne peut pas m’arriver quelque chose de pire de toute façon… Oh ! Je sais ! Votre lenteur est considérée comme un handicap et vous avez été avantagé dans vos études, ça fait classe un médecin malade. Enfin dans tous les cas vous êtes lent et sûrement incompétent. C’est regrettable, se moqua Ali.
- Alison, pour la dernière fois, peux-tu me réexpliquer ce qui s’est passé ? L’homme avait pâli sous l’insulte et retenait sa colère. »

Alison se contenta d’un haussement d’épaule et d’un petit ricanement avant de laisser son regard courir sur les lits autour d’elle. Encore, une fois, elle a fini aux urgences à cause de sa chère mère qui a piqué un crise en la voyant couverte de bleus. Ce n’étaient que des bleus. Ce n’est pas comme si ça faisait mal, pensa la brune avec dédain. Elle reporta son regard autour d’elle, soupirant de temps en temps alors qu’on lui bandait son petit doigt qui s’était cassé. Bizarrement, la brune était assez extatique, c’était le première fois qu’elle se cassait cet os là. Elle aurait dû essayer avant, c’était fun de voir son doigt partir dans un axe totalement improbable. Un cri de douleur la sortit de ses songes. Un homme venait d’arriver, hurlant à la mort avec des docteurs tout à lui. Ali entendit vaguement les mots « grand brulé » puis le brancard disparu, ne laissant plus que les échos de l’homme derrière elle. Pauvre type se dit Alison, pas capable de supporter un peu de chaleur. Elle secoua la tête avec dédain avant de raccorder son attention au médecin qui s’occupait d’elle. La seule chose qu’elle voyait de lui était son crâne dégarni et brillant. Pourquoi les médecins se sentaient-ils obligés d’être chauve pour encourager le stéréotype du médecin… chauve. C’était ridicule. Ce dernier semblait méticuleux avec ses plaies, appliquant le désinfectant avec une grande attention. Elle soupira, l’envie de drogue la démanger et elle avait envie de s’en sniffer un peu, là maintenant. De sentir la poudre blanche pénétrait son esprit et l’emmenait dans un monde unique, son monde à elle. Mais avec l’incapable à ses pieds, ce n’était pas gagné.

« - Est-ce qu’il serait dans vos cordes d’accélérer un petit peu ? Claqua Ali.
- On ne plaisante pas avec la santé, il faut être prudent.
- Vous pouvez être prudent en allant un peu plus vite, je ne ressens rien, même pas un petit picotement vous savez.
- Je sais, néanmoins, tes plaies peuvent s’infecter et devenir purulentes, ce qui serait embêtant et peu agréable.
- Si vous le dîtes.
- Tu ne veux pas me raconter comment s’est arrivé ?
- Je l’ai déjà fait.
- Me le redire ?
- Je suis tombée dans l’escalier, satisfait ? Maintenant, accélérez le mouvement, j’ai une vie en dehors de cet hôpital.
- Vraiment, c’est assez amusant parce qu’on t’y voit assez souvent.
- Je n’arrête pas de tomber.
- Et donc en tombant, tu t’es cassée ton petit doigt, deux côtes et tu t’es faite des bleus et un cocard ?
- Vous n’avez jamais vu de cocard ?
- Si mais pas en tombant dans un escalier.
- Eh bien, je n’ai qu’à vous donner rendez-vous et je vous présenterez à mon amie la marche qui vous expliquera comment faire. »

L’homme soupira et reprit ses soins. Cela durant encore quelques minutes avant que l’envie de cocaïne se fasse plus forte que de raison. Alison se dégagea et commença à récupérer ses affaires.

« - Je n’ai pas fini, tes côtes…
- Mes côtes se portent parfaitement bien et elles finiront pas cicatriser. Quand je dormirais, ok ? Maintenant, j’aimerais pouvoir y aller. »

Le médecin la regarda quelques instants puis jugea qu’il avait assez supporté le caractère insupportable de la brune. Il envoya valser le serment d’Hippocrate et autres joyeusetés pour attraper une feuille de sortie. Alison le regarda faire, les dents serrées et ça se disait médecin, ils se fichaient d’elle, son sale caractère les rebutait. Ce n’était que de la pitié, une inquiétude de bonne conscience. Elle les haïssait tous, sérieusement. Elle arracha la feuille des mains de l’incapable qui lui avait servi de médecin et s’éloigna du lit où elle se tenait il y a peu.

« - Passe voir la secrétaire pour qu’elle signe et t’autorise à partir. »

Alison hocha la tête et partit d’un pas vif. En marchant, elle sentant ses côtes cassées roulées les unes contre les autres mais elle n’y fit pas attention. Elle était habituée depuis longtemps au frottement de ses os les uns contre les autres, elle n’en avait cure maintenant. Très vite, elle arriva au secrétariat et plaqua d’un geste sec le document sous les yeux de la nunuche, pardon de la secrétaire et attendit que cette dernière s’active et lui signe son papier pour pouvoir rentrer chez elle.

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L'après midi passa à vitesse grand V, Emma avait reprit son poste apres un délicieux déjeuner avec Logan, sous une vue magnifique, mais pensait elle à la ville qui s'était étendue sous ses yeux ou ce visage qu'elle avait eu pendant de longues minutes ?
Elle avait été hanté par beaucoup de souvenir durant une bonne partie de la journée.
Sa collègue, Martha, certainement l'une des plus ancienne de l'hôpital, l'avait questionné, mais Emma n'avait rien raconté de cet instant exquis ; pourquoi lui aurait elle dit quoi que se soit, malgré qu'elle n'était là que depuis peu de temps, elle avait beaucoup observé et surtout écouté tout ce qui se racontait sur un tel ou untel. De nature naïve, Emma apprenait avec le temps qu'il faut parfois garder sa langue dans sa poche.
Un gobelet à la main, Emma revient de la salle de pause, la journée touchait à sa fin, plus que quelques minutes et elle quitterait cet endroit.
Non pas qu'elle n'aimait pas travailler, mais parfois, et de moins en moins souvent, fort heureusement, elle pensait à ses 'drogues' qui étaient dans les pharmacies de chaque étages de l'hôpital. Il fut une période ou elle n'aurait pas tenue une journée complète ; maintenant tout était diffèrent, elle n'avait touché à aucun rai, fait aucune injection, ni même fumé le simple joint depuis maintenant 5 ans. Le chemin avait était long, très long, elle qui pensait ne jamais y parvenir, mais non, elle avait vaincu contre elle même, contre son corps qui lui réclamait de diverses façons 'un ptit bout de paradis furtif'.
Parfois, elle e demandait si le fait que le directeur de l'hôpital ainsi que quelques chefs de l'étage ou elle travaillait, était un bien pour elle qu'ils soient au courant de son passé ? Peut être, dans le sens où elle se sentait quelque part surveillé, peut être pas, dans le sens où on ne pouvait lui faire confiance !
Emma fit le tour du comptoir pour reprendre sa place mais leva les yeux vers une jeune fille qui tapa du poing sur ce pauvre comptoir.
D'un haussement de sourcil, Emma prit le document qu'elle reconnu, elle en remplissait à longueur de journée.
Bonsoir ! Dit Emma avec un peu d'insistance. Malgré les problèmes des un et des autres, la politesse était gratuite pour tous. La toisant rapidement, Emma remarqua les yeux sombres de la jeune fille, son allure qui était...dépourvu d'allure^^, son visage tuméfié, et son haut en lambeau au niveau des bras.
N'attendant pas de réponse de cette dernière, Emma jeta un rapide coup d'œil sur le formulaire de sortie et lui tendit.
Je ne peux valider ce bulletin de sortie, il manque la signature du médecin. Dit elle d'un ton calme et neutre, mais avec un léger sourire désolé en lui tendant le feuillet.
Non, elle ne pouvait se permettre de signer ce document, la procédure est la procédure !

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« -Je ne peux valider ce bulletin de sortie, il manque la signature du médecin. »

A ce moment là, une colère sans nom envahie Alison. Sa mâchoire se crispa et ses dents se serrèrent ce qui aurait pu être douloureux si elle avait eu ne serait-ce qu’une simple idée de ce qu’était la douleur. Ce qui n’était pas le cas. Les ongles rentrèrent dans la paume de sa main, s’enfonçant un peu trop dans la chair tendre car une goutte de sang perla sur le poignet de la brune. Les yeux de la brune se réduisirent en deux feintes et fusillèrent la secrétaire du regard. Pour qui se prenait-elle cette fille pour oser ne serait-ce que l’empêcher de partir de ce lieu maudit qu’elle exécrait plus que tout. Elle détestait les hôpitaux, leurs murs trop blanc, l’odeur de médicament beaucoup trop forte. On aurait presque pu dire que cela sentait la javel. Or pour un hôpital, la javel, ça ne faisait pas très classe et très sain. Selon Alison du moins. Pire que tout, Alison détestait les médecins et leurs airs compatissants. Ils pensaient qu’un sourire de leur part changerait tout. Leurs airs sûr de soi qui voulaient dire « Je m’occupe de tout, ne vous en faîtes pas » alors qu’il y avait justement de quoi s’inquiéter parce qu’ils n’étaient pas Dieu. Elle haïssait les médecins qui se sentaient obligés de faire la conversation au patient alors que la seule chose qu’ils désiraient, c’était s’éloigner le plus loin de cet hôpital. C’est ce que voulait Alison, elle n’avait envie que d’une seule chose, c’était partir loin de cet hôpital. Et cette gourde de secrétaire qui n’avait qu’à signer des papiers à longueur de journée venait lui dire qu’elle ne pouvait pas sortir. Alison avait des méchancetés sur le bout de la langue, prête à lui cracher à la figure qu’elle n’était pas là pour discuter ni faire des états d’esprit sur la présence ou non de la signature du médecin qui l’avait soignée, que sa seule fonction était de signer ce document de sortie et à la limite, si elle le désirait, elle pouvait lui offrir un sourire profondément stupide. Oui, Alison aurait aimé dire tout ça à la secrétaire mais elle avait dans l’idée que cela ne la ferait pas sortir de cet hôpital. Ses ongles s’enfonçaient de plus en plus dans la paume de sa main et la plaie saignée un peu plus sans qu’Ali ne s’en rende compte. Et au lieu d’incendier l’employée, elle respira un bon coup et commença à expliquer la situation d’une voix froide tout en embaumant la situation.

« - Ecoutez. Aujourd’hui j’ai fait une rencontre très intéressante avec une marche qui a décidé de me laisser un petit cocard juste après avoir dévalé une dizaine de ses consœurs. J’ai des hématomes sur presque tout le corps et j’ai peut-être une voir deux côtés cassées. Je suis fatiguée, j’ai envie de rentrer chez moi, de me mettre sur mon canapé et de regarder film en mangeant des cochonneries que les médecins ne me recommanderaient sûrement pas mais je m’en fiche. C’est ce que je désire le plus au monde. Malheureusement, le médecin qui s’est occupé de moi à vraisemblablement un problème au cerveau et il possède une certaine lenteur d’esprit et croyez-moi, bien que je suis compatissante pour lui, je me fiche de son état de santé. Il ne m’a rien donné pour mes douleurs et j’ai besoin d’aspirine, or, mon aspirine se trouve dans mon placard à pharmacie chez moi et comme je vous l’ai déjà dit, c’est là que je veux être. De plus, et ne le niez pas, mais c’est bientôt l’heure pour vous de quitter cette chaise où vous avez été assise toute la journée pour rentrer chez vous. Et je sais que vous en mourrez d’envie comme je meurs d’envie de rentrer chez moi. Je propose donc que nous passions au dessus des règles de paperasses pour une fois et que vous me fassiez sortir d’ici en signant ce papier. Et dès que vous aurez signé ce papier, vous pourrez partir vous aussi. Nous sommes donc toutes les deux gagnantes. Maintenant, si vous pourriez signer ce papier et me laisser partir. S’il vous plait. Nous n‘allons pas gâcher notre soirée pour un médecin qui ne sait pas signer un papier tout de même ?»

Malgré les tournures polies qu’Alison, son ton était sec, presque ironique et moqueur. Elle avait une moue arrogante et à ce moment elle avait plus l’air d’une tête à claque qu’autre chose. Néanmoins, on pouvait reconnaître son talent certain pour les mensonges car elle avait dit sans ciller qu’elle ressentait une douleur horrible ce qui n’était pas le cas. Elle espérait en même temps obtenir une ordonnance, peut-être que cette secrétaire pouvait au moins se rendre utile. Elle lui lança un sourire qui sonnait faux. Même elle n’y croyait pas d’accord et desserra sa poigne posant sa main sur le comptoir remarquant enfin le sang qui coulait. Elle haussa nonchalamment les épaules et reporta son attention sur la secrétaire, n’attendant qu’une chose. Qu’elle signe ce fichu papier de sortie.

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Voyant que la jeune fille ne prenait pas le document, Emma le posa sur le comptoir, son œil fut attiré par la vue du poing serré de la patiente, ses jointures blanches, ses veines qui tranchaient sur sa peau très claire et remontaient le long de son bras criblé de bleu et de ...., oui, de piqures ! Emma connaissait très bien ce genre de marque au creux des bras, une légère pointe rouge, parfois deux ou trois et une partie plus foncé autour, bleu, violet parfois tirant sur le noir. Elle avait eu les même, elle aussi.
Emma releva les yeux vers la brunette, et là, elle comprenait son regard, l'agacement, et encore le mot était faible, la rage qui naissait en elle mais ses mots étaient encore 'courtois' même si ses phrases avaient un ton incisive.
Tout en l'écoutant, Emma reprit le feuillet qui était toujours sur le comptoir être se rapprocha de celui ci pour lui répondre, elle inspira pour ravaler tout les mots qu'elle avait sur le bout de la langue ; elle était sur son lieu de travail, elle ne pouvait se permettre de lui parler sur le même ton et de lui dire tout ce qui lui passait en tête.
Nous avons tous et toutes parfois des journées éprouvantes ! Dit elle avant de lui indiquer de la main, un siège qui se trouvait contre le mur.
Patientez un instant, je reviens.
Emma prit la direction du soit disant médecin au cerveau lent ; mais si cette femme avait été aussi agréable avec lui qu'avec elle, garder son sang froid n'est pas toujours évident.
Partir rapidement, non, aucune importance pour Emma, mais elle pourrait croiser le chemin de Mister Bistouri et ca, c'etait beaucoup plus important pour elle.

Revenant vers Melle Lewis, Emma remarqua que celle ci s'était laissé désinfecter la paume de la main, elle n'avait pas la possibilité de filer, elle n'eut le choix de se laisser faire.
Gratifiant l'infirmière d'un sourire sincère, Emma prit place sur un siège à coté d'Alison tout en lui montrant le document signé, mais le gardant en main.
Le talentueux médecin qui t'as ausculté pensé que tu aurais changé d'avis pour te faire soigner ! Ça n'est pas parce que le sang ne coule pas que ca n'est pas grave ! lâcha t elle en regardant ses cotes rapidement.
Tu as la choix entre t'injecter des cochonneries chez ou bien faire le plein d'énergie saine ici. Elle choisit le mot injecté, sur que son interlocutrice comprendrait de ce qu'elle parlait. Tu as le choix, il faut parfois savoir saisir la main qui t'es tendue !
Emma la regarda avec insistance dans les yeux, elle avait l'impression de faire un retour fulgurant en arrière et de se voir elle même dans un miroir au débit de sa dépendance.
Après s'être levé, Emma laissa le feuillet signé du médecin et de sa propre main, le libre choix.
Bonne soirée Melle Lewis. Dit elle en se dirigeant vers les vestiaires pour récupérer ses affaires, son manteau ; à l'époque, elle n'aurait certainement pas répondu à cette main qui lui serait tendue, non, elle se foutait de tout, sauf d'une seule chose : la 'défonce', elle a vécu pour ca pendant trop longtemps.
Désormais, ses seuls 'drogues' étaient la caféine et le tabac quand elle avait un coup de blues.
C'est d'ailleurs, ce qu'Emma fit en sortant de l'hôpital, elle s'alluma une cigarette, bizarrement penser à cette période là de sa vie était ses 'coups de blues'.
Même si elle ne voulait pas y penser, elle se demanda tout de même si la jeune fille au coquard était déjà partie ou avait changé d'avis.